MINI 6.50 N°2 hanabi

Un chantier, Mille apprentissages

On dit que chaque bateau a une âme.
Hanabi, le Mini n°2, en a une bien particulière. Ce voilier m’a appris la débrouille, l’humilité, l’entraide, et aujourd’hui, il m’accompagne dans le plus grand défi de ma vie : la Mini Transat 2027. Voici son histoire et le chantier qui l’attend dans les prochains mois.

Mini 6.50 Hanabi : restaurer le voilier historique N°2 : entre défis, écologie et apprentissages. 

article mis à jour le 02/08/2025. Temps de lecture estimé : 4 min

1. LA PREMIÈRE RENCONTRE : UN MINI, UN COUPLE, UN RÊVE

C’était lors de mon premier voyage semi-hauturier. J’avais mis le cap vers l’Écosse, fraîchement sortie de ma première année d’entraîneure sportive et déjà portée par ce besoin irrépressible d’aller voir plus loin. Sur la route, j’ai fait escale à Dublin. Et c’est là que le destin a placé Hanabi sur mon chemin.

Je me souviens de cette soirée où, presque par hasard, je me suis retrouvée à embarquer sur un Mini 6.50 pour une régate locale. Ce bateau, tout petit en apparence mais immense par ce qu’il représente, m’a donné un joie particulière. J’ai trouvé ce que je cherchais.

Le couple qui possédait hanabi, ce soir-là m’a ouvert ses bras, et surtout, m’a offert sa confiance. Une confiance rare et précieuse : pendant deux ans, ils m’ont prêté leur bateau. Deux années pour naviguer, apprendre en autonomie, faire mes armes. Deux années où chaque sortie était une leçon improvisée, parfois brillante, parfois douloureuse, mais toujours formatrice.

2. APPRENTISSAGES PARFOIS RUDES : ERREURS, GALÈRES ET ENTRAIDE

Naviguer seule, sans guide permanent, c’est avancer en tâtonnant. Faire des erreurs. Recommencer. Et c’est dans ces erreurs que l’on apprend le plus.

L’anecdote la plus marquante reste ce jour, au large des Glénan. Nous naviguions en double, sous spi, grisées par la vitesse. Au moment de l’empannage, ma coéquipière a mal verrouillé la bastaque — ce câble essentiel qui maintient le mât — et je n’ai pas pris le temps de vérifier. Dès que la voile est passée sur le nouveau bord, la tension a fait plier le mât en deux.

Le choc a été brutal. Voir le mât tomber, c’est une vision que tout marin redoute. Mais au-delà de la peur, j’ai compris deux choses essentielles : la rigueur qu’impose la navigation en Mini, et l’importance de l’entraide. Car très vite, grâce à quelques appels, j’ai découvert ce qu’on appelle l’esprit Mini : des mains tendues, des contacts partagés, des solutions trouvées là où je pensais que tout était perdu.

Ce jour-là, j’ai appris que naviguer, ce n’est pas seulement barrer un bateau. C’est aussi assumer ses erreurs, rebondir ensemble, et apprendre à réparer pour repartir plus fort.

3. HANABI, UN CHANTIER DE SENS

Après ces deux années de prêt, la décision s’est imposée d’elle-même : Hanabi devait continuer l’aventure avec moi. J’ai choisi de racheter ce bateau, non pas parce qu’il était le plus rapide ou le plus récent, mais parce qu’il incarnait parfaitement ce que je voulais défendre.

Hanabi est le Mini n°2, un bateau légendaire. Le restaurer, c’est un acte militant :

  • préserver au lieu de produire du neuf,
  • réduire l’impact écologique en valorisant l’existant,
  • prouver que la course au large n’est pas réservée aux bateaux flambants neufs.

Pendant longtemps, Hanabi est resté à terre. Ni le temps, ni les finances ne me permettaient de lancer le chantier. Cette attente a été une épreuve en soi : voir le bateau immobile, alors que je rêvais d’aller naviguer. Mais ce fut aussi une période de maturation. J’ai affiné mon projet, construit Ty Manouk, trouvé du sens dans la patience.

Aujourd’hui, le chantier peut enfin commencer. Hanabi est arrivé à Lorient. Et je sais déjà que ce sera une école à ciel ouvert : mécanique, matelotage, organisation, gestion de projet… Chaque étape sera une leçon. Et surtout, ce sera un chantier collectif : amis, bénévoles, marins de passage viendront prêter main-forte. Parce qu’un bateau, ça ne se répare jamais seul.

Mini 2 Hanabi chantier Quimper
Mini 2 Hanabi chantier Quimper
Mini 2 Hanabi chantier Lorient

4. MILLE APPRENTISSAGES POUR UNE MINI TRANSAT

Remettre Hanabi en état, ce n’est pas seulement préparer un bateau. C’est préparer une navigatrice.

Chaque pièce démontée m’apprend la patience. Chaque réparation improvisée m’entraîne à la créativité. Chaque coup de pinceau me rappelle que le soin apporté aux détails fait la différence au large.

Hanabi est devenu une métaphore de mon projet global : redonner vie, transmettre, inspirer. Restaurer un voilier historique, c’est un geste écologique, mais aussi éducatif. Car à travers Skol Ty Manouk, l’école alternative de la mer que je développe, je pourrai montrer aux jeunes que l’erreur n’est pas un échec, que réparer est possible, que la résilience se construit.

Bientôt, Hanabi sera à nouveau dans son élément. Le chantier se termine par une étape symbolique : remettre le bateau à la jauge Classe Mini, condition indispensable pour prendre le départ des courses officielles.

5. CAP SUR 2026 : ENTRAÎNEMENT ET QUALIFICATION

Une fois remis en état, hanabi reprendra la mer. 2026 sera l’année des entraînements intensifs et des courses qualificatives. Une saison cruciale pour préparer la Mini Transat 2027.

Je sais déjà que chaque mille parcouru sera précieux. Parce que naviguer sur un bateau que l’on a soi-même restauré, c’est ressentir chaque pièce, chaque couture, chaque réparation. C’est naviguer en confiance, parce que chaque détail a été passé entre ses mains.

Hanabi ne sera pas seulement un bateau. Ce sera un compagnon d’aventure et d’apprentissage. Un miroir de mes forces et de mes fragilités. Et ensemble, nous tracerons la route vers l’Atlantique.

HANABI N’EST PAS QU’UN SIMPLE VOILIER…

C’est un maître exigeant, un compagnon de route, un révélateur de résilience !

Le chantier qui commence est une nouvelle aventure, faite de surprises, de galères,
mais aussi de belles victoires partagées.

Et chaque amélioration faite sur ce bateau nous rapproche un peu plus du grand départ en 2027.

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Anecdote de chantier

Sous spi au large des Glénan, le mât est tombé. Un choc immense. Mais en quelques appels, j’ai découvert l’esprit Mini : des mains tendues, des contacts, des solutions. Ce jour-là, j’ai compris que naviguer, c’était aussi apprendre à réparer et à s’entraider.